7sur7 – 24-01-2024

La Wallonie rend un avis négatif sur le renouvellement du permis environnement de Brussels Airport

Le gouvernement wallon a rendu un avis défavorable sur le renouvellement du permis d’environnement de l’Aéroport de Bruxelles-National, situé en Région flamande, “tel qu’il est étudié et présenté”, a-t-il annoncé jeudi.

L’exécutif régional estime en effet que les délais de consultation prévus par la Flandre (50 jours) sont trop courts et regrette le manque de collaboration concernant l’envoi et la traduction des documents. Il déplore également que le territoire wallon n’a pas été pris en compte dans l’étude d’incidence environnementale qui ne comprend aucune donnée sur les nuisances sonores du trafic aérien subies par les citoyens wallons (nombre de vols survolant la Wallonie, pics de bruits, etc.).

“Prendre en compte le survol du territoire wallon”

Le gouvernement demande dès lors que cette étude d’incidence soit revue et complétée “de manière à prendre en compte le survol du territoire wallon afin de réduire les impacts négatifs sur les citoyens, notamment en termes de bruit”.

Il appelle encore à ce qu’aucun aménagement sur la piste 01 permettant d’augmenter sa capacité ne soit réalisé et que la Wallonie, les communes et les associations concernées par le survol des avions en provenance de l’aéroport de Bruxelles-National soient davantage incluses dans les discussions autour de l’aéroport et des nuisances qu’il provoque. Le gouvernement wallon souhaite par ailleurs, bien que cela relève de la compétence du Fédéral, qu’une autorité indépendante de contrôle des nuisances sonores soit créée pour Bruxelles-National, comme c’est le cas en Wallonie.

Il plaide enfin pour que les avions les plus bruyants soient progressivement interdits le matin , en soirée ou pendant les week-ends et pour qu’un mécanisme soit mis en place par l’aéroport afin d’inciter les compagnies aériennes à renouveler leur flotte d’avions au profit d’appareils moins bruyants et moins polluants.

“Les nuisances générées par l’aéroport de Zaventem ne s’arrêtent pas aux frontières de la Flandre”

Le permis actuel de l’aéroport arrive à échéance en juillet prochain. Afin de poursuivre l’exploitation du site, Brussels Airport Company a introduit une demande de renouvellement de son permis d’environnement auprès de la Région flamande. L’étude d’incidence accompagnant cette demande s’appuie sur un scénario de développement à l’horizon 2032 incluant un doublement du fret aérien et une augmentation de 21% du nombre de passagers par rapport à 2019, correspondant à une augmentation de 234.000 à 240.000 mouvements aériens par an.

Plusieurs communes wallonnes étant survolées par des avions en provenance ou à destination de l’aéroport, la ministre wallonne de l’Environnement Céline Tellier avait sollicité en mars 2023 son homologue flamande, Zuhal Demir, pour que la Région wallonne puisse être consultée dans le cadre de ce dossier et que les citoyens wallons directement impactés par les nuisances sonores générées par l’activité aéroportuaire puissent également s’exprimer, a de son côté rappelé la ministre.

Une large consultation a finalement été organisée auprès de 19 communes wallonnes concernées, qui ont été sollicitées pour organiser des enquêtes publiques sur leur territoire. L’intégralité des avis reçus seront transmis à la Flandre, a ajouté Céline Tellier. “Les nuisances générées par l’aéroport de Zaventem ne s’arrêtent pas aux frontières de la Flandre. Il était donc important que les citoyennes et citoyens wallons résidant dans les communes du Brabant wallon survolées par ces avions puissent faire entendre leur voix dans ce dossier, malgré les délais courts imposés par la Région flamande. Leurs préoccupations seront intégralement relayées, complémentairement à l’avis du gouvernement wallon”, a-t-elle conclu.

L’avis de la Wallonie rejoint celui du gouvernement bruxellois qui s’est également prononcé sur la question, jeudi. “La demande de renouvellement du permis et l’étude d’incidence qui l’accompagne sont totalement insuffisantes, notamment concernant l’évaluation de l’impact environnemental de l’aéroport. Rien n’est étudié pour réduire les nuisances du trafic aérien, alors qu’il est grand temps de protéger la santé et le bien-être des riverains”, a ainsi commenté le ministre bruxellois de l’Environnement, Alain Maron, au nom du gouvernement régional.

La demande de permis de l’aéroport jugée “lacunaire” par le gouvernement bruxellois

La demande de renouvellement du permis d’environnement de l’aéroport de Bruxelles-National, mise à l’enquête publique par la Région flamande, est lacunaire sur le plan de l’évaluation des nuisances du trafic aérien, a jugé le gouvernement bruxellois, réuni jeudi, dans l’avis de la Région bruxelloise sur cette demande de renouvellement.

Pour l’exécutif de la Région-capitale, le prochain permis d’environnement de l’aéroport de Bruxelles-National devra mieux protéger le bien-être des riverains, a indiqué le ministre bruxellois de l’Environnement, dans un communiqué diffusé à l’issue de la réunion.

Le gouvernement bruxellois a approuvé l’avis de la Région-capitale sur la demande de renouvellement du permis d’environnement de l’aéroport de Bruxelles-National. “La demande de renouvellement du permis et l’étude d’incidence qui l’accompagne sont totalement insuffisantes, notamment concernant l’évaluation de l’impact environnemental de l’aéroport. Rien n’est étudié pour réduire les nuisances du trafic aérien, alors qu’il est grand temps de protéger la santé et le bien-être des riverains”, a commenté Alain Maron au nom du gouvernement.

Selon celui-ci, la Région flamande a d’importants leviers en main, via l’octroi du nouveau permis d’environnement de l’aéroport, pour réduire les nuisances sonores générées par l’activité de l’aéroport et subies depuis trop longtemps par les riverains. “Nous constatons que l’étude d’incidence fournie à l’appui de la demande de permis n’est pas assez approfondie pour que la Région flamande prenne une décision fondée sur le renouvellement du permis d’environnement de l’aéroport de Bruxelles-National. Les demandes du gouvernement bruxellois, qui visent à protéger la santé et le bien-être des riverains, communiquées précédemment, n’ont pas été prises en compte”, a ajouté le ministre bruxellois.

Le ministre Maron n’exclut pas une démarche judiciaire si le permis d’environnement ne va pas plus loin, en offrant plus de garanties concernant la protection de la santé et du bien-être des riverains, a-t-il encore fait savoir.

“Le respect des normes de bruit bruxelloises”

Le gouvernement de la Région bruxelloise demande que le nouveau permis d’environnement prévoie notamment de limiter le nombre de mouvements d’avions à 220.000 par an. Il souhaite le respect des normes de bruit bruxelloises pour limiter les nuisances sonores; la suppression des vols de nuit; et l’imposition d’un renouvellement de la flotte pour des avions moins bruyants.

Pour Alain Maron, le renouvellement du permis d’environnement de l’aéroport de Bruxelles National représente une occasion unique pour la ministre de l’Environnement flamande de protéger la santé et le bien-être de tous les riverains, qu’ils soient flamands, bruxellois ou wallons.

En décembre dernier, le ministre bruxellois de l’Environnement avait demandé à Bruxelles Environnement d’informer les Bruxellois sur la façon de faire entendre leur voix dans le cadre de l’enquête publique lancée par la région flamande concernant le nouveau permis d’environnement de l’aéroport. “L’enquête publique est maintenant terminée, et l’avis des Bruxelloises et Bruxellois doit être entendu. L’étude d’incidence doit être revue pour aller plus loin, et le futur permis doit garantir des nouvelles conditions strictes pour réduire nettement les nuisances du trafic aérien”, a conclu le ministre.