L’Avenir – 09-04-2022

Dans la périphérie flamande de BXL, les prix de l’immobilier s’envolent aussi.

Le prix des habitations connaît une hausse dans la quasi-totalité des entités du Rand, ces 19 communes de la Région flamande qui entourent la Région de Bruxelles-Capitale.

Quitter Bruxelles pour le Vlaamse Rand afin de trouver une habitation à un prix plus abordable. De nombreux ménages font chaque année ce choix. Il faut dire qu’à Bruxelles, le prix médian pour une habitation est de 462750€ pour l’année 2021, selon les données de la Fédération royale du notariat belge (Fednot). Dans l’arrondissement de Hal-Vilvorde, ce prix est de 366000€ (légèrement supérieur aux prix médians du Brabant flamand, 360000€, et du Brabant wallon, 355000€).

Si l’immobilier est généralement moins cher en périphérie que dans le centre, les prix, comme ailleurs, connaissent cependant une nette augmentation: +8% en un an dans l’arrondissement de Hal-Vilvorde.

Une augmentation qui n’étonne pas le notaire bruxellois Jean Martroye de Joly: « C’est le simple principe de l’offre et la demande. Le marché immobilier a notamment été influencé par la crise du Covid, et beaucoup de personnes sont à la recherche d’espace et d’un jardin ».

Selon le notaire, la fiscalité avantageuse de la Flandre joue également un rôle dans l’attrait, et donc la demande. Notons d’ailleurs que l’arrondissement brabançon flamand encerclant la capitale connaît une croissance démographique (1%) supérieure à la région de Bruxelles-Capitale.

L’est du Rand est plus onéreux

C’est l’Est de la ceinture flamande qui connaît les prix les plus élevés, avec en tête Kraainem (prix médian pour une maison de 576250€ en 2021) et Wezembeek-Oppem (550000€), deux communes à facilités voisines, suivies avec une certaine marge par les entités limitrophes de Tervuren et Overijse.

Selon le bourgmestre de Kraainem, Bertrand Waucquez, les prix élevés dans son entité s’expliquent entre autres par la forte présence d’expatriés au haut pouvoir d’achat, par les facilités linguistiques ainsi que par les commodités en termes de mobilité: « La commune est, il faut le dire, très bien située ». Pour permettre aux jeunes de rester dans la commune de plus en plus onéreuse, le collège veut communal de Kraainem entend notamment favoriser les « habitations kangourous », à savoir la coprésence de plusieurs noyaux familiaux au sein d’un même bâti.

Commune la plus « bon marché » du Rand, Drogenbos affiche de son côté un prix médian de 300000€, ce qui constitue même une baisse de 15% par rapport à 2020. Une variation qui selon le notaire et le bourgmestre de Drogenbos n’est pas significative notamment en raison de la petite taille de la commune et du nombre limité d’observations. « La moins chère parmi les plus chères. Le prix de l’immobilier reste élevé et tout se vend très bien », constate Alexis Calmeyn.

Parmi les communes de la ceinture flamande les plus abordables, citons également Vilvorde, Machelen, Leeuw-Saint-Pierre, Merchtem et Beersel.

Les prix des appartements sont aussi en hausse

Concernant les appartements, l’écart de prix entre les médianes bruxelloise et périphérique est plus restreint. La nature des biens est cependant différente, tout comme le nombre.

La moins chère pour les maisons, Drogenbos est en revanche la commune du Rand la plus onéreuse pour les appartements, avec un prix médian en augmentation à 279625€. Un prix similaire à une commune comme Etterbeek ou Watermael-Boitsfort. « De nouveaux appartements ont été construits récemment, ce qui fait augmenter les prix », ajoute Alexis Calmeyn.

Ces moyennes cachent cependant des réalités communales bien différentes. À Bruxelles, et c’est tout sauf une surprise, les prix varient drastiquement d’une entité à l’autre: 690000€ de prix médian à Ixelles, contre 330000€ à Molenbeek. Dans le Rand, même phénomène, avec de grandes disparités entre ces 19communes périphériques.